Notre voyageur voyage. Lorsqu’il jette son dévolu sur un nouveau pays, une des premières choses qu’il fait est d’apprendre à dire bonjour ou toute autre forme adaptée au pays qu’il va visiter, afin d’entrer correctement en contact avec l’indigène.
Bonjour – Guten Tag – Buon giorno. En anglais, en espagnol, en suédois, en norvégien. Il se souvient même de « Pagi-pagi » qu’il a si souvent utilisé lors de longues marches dans le pays de Toradjas sur l’île indonésienne de Sulawesi.
Il se souvient que lors d’une traversée d’un village gruérien, en Suisse, chaque personne rencontrée le gratifiait d’un large « Bon dzoua ». Il ne savait pas encore qu’on lui souhait le « Bonjour ». Plus tard, attardé au café du coin, les paroles suivantes lui vinrent aux oreilles ; un paysan d’un village d’à côté émit de façon assez forte ces paroles afin que l’intéressé l’entendît : « Vous avez un nouvel étranger chez vous ? J’lai reconnu il sait pas encore dire bonjour ».
Le voyageur n’est pas resté sourd. Il s’est levé, a présenté ses excuses auprès des hommes présents (il n’y avait que des hommes), a dit :
« Bonjour messieurs ou plutôt bonsoir messieurs. Vous m’avez appris une belle leçon de convivialité. Acceptez que je vous offre une tournée à boire et merci de m’accepter parmi vous ».
Durant le reste de son séjour dans cette belle région gruérienne, le voyageur ne fut plus perçu comme un étranger.